
Des préparatifs furent entrepris pour trouver une « meilleure» épouse, quand enfin elle tomba enceinte et donna naissance à un fils. Ses ennuis semblèrent envolés, mais le bébé tomba malade et mourut. Folle de douleur, elle courut dans toute la ville à la recherche de qui pourrait ramener l'enfant à la vie. Les habitants lui suggérèrent d'aller voir le Bouddha, qu'ils décrivirent comme un « faiseur de miracles » vivant dans la forêt, hors de la ville. L'ayant trouvé, elle l'implora de redonner vie à son fils. Le Bouddha lui en fit la promesse, à condition de lui rapporter une graine de moutarde provenant d'une famille qui n'avait jamais était confrontée à un deuil. Les graines de moutarde étaient communes, mais Kisa Gotami découvrit que chaque foyer rencontré avait perdu un de ses membres. Lentement, la vérité se fit jour dans son esprit: la requête du Bouddha, apparemment simple, était impossible à satisfaire. Retournant auprès de lui, elle reconnut son erreur et, désormais, la conscience profonde de la « vérité de l'impermanence ». Sans aucune explication verbale du maître, elle saisit les intimes implications de la première Noble Vérité de duhkha, la souffrance, et entra dans la communauté des moniales.
L'impermanence est importante, ne jamais l'oublier hélas... Mais la vérité « du terrain » l'est toute aussi, la vérité n'est pas dans l'imaginaire des gens. Ces mêmes gens qui voient le Bouddha comme un « faiseur de miracles » capable de ressusciter un enfant, alors qu'il n'en est rien. Donc il faut s'appuyer le plus possible sur ce qui se passe tout les jours, sur le terrain, voir soi-même, entendre, découvrir, réaliser par soi-même. C'est la meilleure manière de savoir et comprendre. Fuyez les ont-dits, les fantasmes.
Dayofdoom qui remercie la terre entière de lui fournir matière pour composer ce blog.